Véronique Souchère

Véronique Souchère

Ingénieur de recherche en agronomie

Souchere Veronique

veronique.souchere [at] inrae.fr

Publications dans Hal

Présentation

Agronome, je modélise l’impact agroécologique des systèmes biotechniques au sein des territoires afin de fournir des éléments pour concevoir avec les acteurs locaux dans le cadre de démarches participatives des outils d’aide à la décision les aidant à imaginer des modes de gestion du territoire agricole plus respectueux de l’environnement

Mes activités de recherche s’organisent autour de deux axes principaux.

Développer des modèles de prédiction du ruissellement et de l’érosion au sein des bassins versants.

C’est un axe qui s’inscrit dans la continuité de mes travaux de thèse et que je mène en collaboration avec l’unité de Science du Sol d’Orléans. De cette collaboration avec des chercheurs et des ITA a émergé un modèle appelé STREAM développé en Visual Basic for Applications (VBA) sous ArcGis. Le développement de STREAM se poursuit pour intégrer de nouvelles connaissances fondamentales et/ou de nouvelles fonctionnalités pour faciliter son utilisation par les acteurs. 

Développer des méthodes de conception d’organisations territoriales en lien avec les acteurs.

Une première partie de mes travaux porte sur la conception et l’évaluation de scénarios. Dans ce cadre, j’ai encadré plusieurs thèses : celle de Céline Ronfort (2006-2010) dont L’objectif était d’évaluer les conséquences, en termes de ruissellement érosif, d’une réorganisation des systèmes de cultures sous l’effet d’un contexte politique et économique en évolution ; celle de Laure Hossard (2009-2012) qui portait sur la conception participative et l’évaluation numérique de scénarios spatialisés de systèmes de culture en lien avec la gestion du phoma du colza et de la durabilité des résistances variétales (thèse co-encadrée avec M.-H. Jeoffroy, INRA, UMR Agronomie )

Une autre partie importante de mes travaux porte sur l’élaboration de modèles intégrant des dynamiques d’acteurs. J’ai initié mes recherches sur ce sujet en 2006 en participant au projet ComMod (ANR ADD) dont l’objectif était d’évaluer la démarche de modélisation d’accompagnement à partir de la comparaison d’une trentaine d’études de cas ex ante ou chemin faisant. Depuis cette date, j’ai conduit plusieurs études de cas dans le Pays de Caux en utilisant cette démarche pour élaborer différents jeu de rôles informatisé à partir de la plateforme de simulation CORMAS.

  • Le jeu « CauxOpération » a été élaboré en 2007 pour tester les possibilités d'une mise en place concertées d’actions pour limiter le ruissellement érosif (implantation d’aménagement hydraulique douce et modifications des pratiques agricoles). Il a également été le support de la thèse E. Dubois dont l’objectif était de modéliser et de simuler des mécanismes d'évolution des attitudes dans un jeu de rôles, afin d’évaluer les cadrages produits par les contraintes imposées lors de la conception d’un jeu (thèse co-encadrée avec O. Barreteau, Irstea, UMR G-eau ).
  • Le jeu « Ruis’eau » (Ruissellement, Eau potable, Agriculture, Urbanisation) a été développé en 2012 dans le cadre du projet SURGE (MEDAT, « Eaux et territoires ») pour limiter les problèmes de ruissellement érosif et de turbidité des eaux de captage via l’initiation d’une réflexion sur l’implantation des aménagements d’hydraulique douce et le développement de l’urbanisation à l’échelle d’un BV. Dans le jeu, les joueurs peuvent explorer le devenir d’un petit bassin versant de 2500 ha environ, soumis à des modalités d’aménagement qu’ils choisissent. Sur ce petit bassin virtuel, en jouant des rôles simplifiés de maires, d’agriculteurs, d’animateurs de bassins, les participants peuvent visualiser les conséquences physiques (ruissellement, érosion, turbidité des eaux de captage), économiques (coûts des nuisances et des aménagements) et sociales (protestations des autres joueurs) des choix qu’ils opèrent à titre individuel ou collectif. Le jeu est volontairement construit autour d’une dimension économique, identifiée comme le principal frein à l’émergence des solidarités (amont/ aval ; urbaine/rurale).
  • Le développement d’un troisième jeu a été initié depuis 2012 dans la Marais Poitevin en lien avec l’unité expérimentale de l’INRA de Saint-Laurent-de-la-Prée et des acteurs locaux, dans le cadre du projet Farmbird (ANR SYSTERRA). La question que nous avons collectivement décidé de traiter porte sur comment gérer les niveaux d’eau pour concilier les conduites des surfaces fourragères et des cultures, et la biodiversité aviaire en marais desséché. La poursuite du développement du jeu se fait actuellement dans le cadre du projet TRUSTEE (Programme RURAGRI, FP7 ERANET, 2013-2016) qui s’intéresse aux synergies rurales et aux compromis entre développement économique et services écosystémiques. Le jeu permettra de tester sur un territoire virtuel un ensemble de solutions innovantes, en particulier des contrats agro-environnementaux comportant une dimension collective, et d’en analyser les conséquences, tant environnementales (biodiversité, services écosystémiques), que productive et économiques. L’organisation de sessions de jeu de rôles et l’analyse des préférences des participants au cours des phases de jeu et de débriefing permettront de mesurer l’efficacité des mesures proposées, leur degré d’acceptabilités ainsi que les apprentissages produits en matière de contribution collective à la préservation de la biodiversité. Ces tests se feront en partie dans le cadre du travail de Pierre-Yves Hardy et en collaboration avec Maia David de l’UMR Economie Publique de Grignon qui coordonne avec moi depuis mars 2015 le Post Doc de Pierre-Yves financé par le labex BASC.

Activités complémentaires

  • Depuis 2007, je fais parti du Conseil Scientifique du programme GESSOL (Fonctions environnementales et GEStion du patrimoine SOL) du Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement
  • Depuis 2010, je préside l’association ComMod – Recherche et Développement de la Modélisation d’Accompagnement dont le but principal est de concevoir, d’analyser, de développer, et de promouvoir les recherches scientifiques et leurs applications, dans le domaine de la Modélisation d’Accompagnement, y compris ses principales méthodes et outils, à savoir les jeux de rôles, la modélisation multi agents, et la simulation sociale
  • En 2012, j’ai participé à une étude commanditée par les Ministères de l'Agriculture et de l'Environnement sur les cultures intermédiaires . L'objectif de l'étude était de préciser les conditions de mises en place de ces cultures intermédiaires et d'estimer leur efficacité en terme de "piège à nitrate" (CIPAN) pour une large gamme de sols et de climats en France, tout en synthétisant les impacts de ces CIPAN sur d'autres processus abiotiques (bilan d'eau, érosion, gaz à effet de serre, ... etc) et biotiques (effets sur les adventices, maladies des plantes, ravageurs et auxiliaires)

Démarche participatives - ComMod - Modélisation - Erosion - STREAM